Nos premiers jours à Madagascar nous ont ouvert les yeux sur la particularité de la beauté et de la générosité du pays. Nous n'avons cependant pas été en mesure de goûter au plein potentiel des vagues de l'océan indien. Notre périple en Afrique tire à sa fin et on aimerait bien finir en beauté. Alors, on reprend la route en direction du bout du monde, vers Lavanono. Ce village situé sur la côte sud-ouest de Madagascar n’a longtemps été accessible que par la mer. Cela en fait une région encore très peu fréquentée des touristes et même du reste de la population malgache. Un endroit tout simplement légendaire.
Surf Spots:
Lavanono
Monseigneur Bay
Guide:
Tsilavo
Température de l'eau:
22°C à 26°C
Saison des vagues:
Avril à Juillet
Langue:
Malgache et Français
Devise:
Ariary
Ceci dit, on a tout de même entendu dire que Lavanono abritait une gauche mythique, une vague impressionnante qu’il nous sera possible de surfer seulement si le chef du village nous le permet. C’est une des dernières fois qu’on remplit machinalement notre 4x4. Mais cette fois ci, il y a quelque chose de différent. Il s'agit de notre dernière mission, de notre dernier surf check.
Les heures qui défilent sur le tableau de bord du camion nous le rappellent trop bien. La route est longue pour Lavanono, 2 jours, 243km, c’est littéralement un voyage à travers le temps…
Arrivé à destination, on fait la rencontre de Gigi, un bordelais qui a fait de Lavanono son petit paradis. Depuis plus d'une dizaine d'années, Gigi tente de faire connaître son petit oasis et ce, tout en respectant l'environnement. Malheureusement, même si la région a déjà été reconnue pour l'importance de sa biodiversité, à ce jour, cette dernière est en train de s'éteindre. Les petites cabanes qui nous serviront de chambre pour les prochains jours donnent directement sur la mer. La vue est d'ailleurs digne d'une carte postale... wow!
Le lendemain matin, on décide de se rendre au spot « à l’ancienne », c’est-à-dire à bord d’un char tiré par des Zébus. Ce n'est évidemment pas le moyen de transport le plus rapide, mais c’est le plus “spirit”. Cela nous a même permis de rencontrer Avril, le seul surfeur du coin, qui est le bras droit de Gigi. Le décor est très spécial. Le village de Lavanono, partagé en plusieurs clans, prend place au pied d'une falaise de plus 60 km de long. À l'image du paysage qui se dévoile devant nous, la session de surf qui s'en suit est mémorable… Les vagues sont longues et d'une bonne puissance, elles nous permettent de tout donner. À voir tout le monde surfer, cette ondulation de l’océan est un vrai terrain de jeu !
Lavanono nous amène à des années lumières de la réalité qui nous attend à notre retour. Les habitants vivent dans de petites huttes en bois sans eau courante, ni électricité. Les économies en banque des villageois sont plutôt quantifiés par le nombre de Zébus qu'ils possèdent. Malgré tout ce que nous avons pu vivre au cours des derniers mois, Lavanono nous confronte à une toute autre réalité. Le bout du monde, c'est loin.
Notre première session de surf est l'une de nos meilleures du voyage. Par contre, notre périple ne sera pas complet sans aller surfer quelques vagues sur la fameuse gauche. Si l’on veut obtenir la précieuse permission de sauter à l'eau, on se doit de rencontrer le chef du village. Une fois que c’est fait, on prend le temps de cirer nos planches pour une dernière fois, et on est à l'eau.
Le décor est tout simplement magique. Au loin, les pêcheurs reviennent avec leurs bateaux remplis de poissons. Et derrière nous, c’est tout le village qui attend avec impatience de pouvoir profiter des prises de la journée. Et nous, les 2 petits Québécois, on se trouve au beau milieu de la scène, à se gaver de vagues comme si il n’y avait pas de lendemain. Difficile à décrire comme émotion… un poème pour les yeux!